Après l’échec des négociations paritaires en entreprise sur le pouvoir d’achat – réunions qui se sont tenues depuis la rentrée – la direction devait proposer une prime de partage de valeur de façon unilatérale ce mois-ci. Les modalités d’application de cette prime devait faire l’objet d’une consultation du CSE. Ce fut chose faite ce jeudi 20 octobre : la direction a présenté sa dernière proposition, celle issue de la dernière réunion de la veille, faute d’accord trouvé avec les organisations syndicales. « Nous avons fait de nouveaux arbitrages en interne pour aller plus loin » indique simplement la direction. Elle propose donc une prime de 800 euros (pour les salaries bruts inférieurs à 2 200 euros – prime d’ancienneté comprise), 600 euros pour les salaires entre 2201 et 2700 euros, une prime de 300 euros pour les salaires entre 2701 et 4 200 euros), et 200 euros pour les salaires supérieurs à 4201 euros.
Nous avons rappelé nos attentes de départ : à savoir revaloriser d’abord les salaires pour améliorer le pouvoir d’achat sur la durée, les salaires étant déjà bas. Les montants proposés nous semblent insuffisants compte-tenu de l’inflation actuelle qui s’est installée, et compte tenu de la capacité financière de l’entreprise qui continue de générer des bénéfices. Mais « l’entreprise n’est pas immortelle » lâche le PDG Francis Gaunand, habitué des discours de « bon gestionnaire ».
A l’unanimité des membres du CSE, bien que favorables au versement de la prime qui va permettre de mettre un peu de beurre dans les épinards en cette fin d’année, nous avons décidé de nous abstenir sur cette consultation, laissant la direction seule maître de cette décision unilatérale.
En revanche, nous pourrions avancer le calendrier des NAO (négociations annuelles obligatoires), avec une première réunion qui devrait se tenir en décembre, pour parler de l’augmentation générale des salaires en 2023.
Lire aussi le communiqué Intersyndicale à ce sujet.
Dans le cadre de la disposition prévue par la loi sur le pouvoir d’achat, il est donné la possibilité aux entreprises de racheter des RTT de salariés, mais la direction de Publihebdos n’y est pas favorable. « On souhaite que ces jours soient pris pour le repos des salariés, et non payés » indique Francis Gaunand : « il faut trouver une organisation où les jours de RTT puissent être pris ». L’histoire ne dit pas quelle organisation, ni avec quels moyens, hélas. Mais « sur des cas très particuliers », il pourrait y avoir des exceptions à la règle.
Le rapport demandé suite aux dysfonctionnements de l’outil éditorial Melody a été remis fin septembre : « il n’en ressort pas de difficulté bloquante, mais des éléments de progression à apporter », selon la direction. Le déploiement reprend donc en janvier prochain, « mais on espère que le travail d’amélioration va porter ses fruits d’ici là » indique le numéro 2, Laurent Gouhier.
Les problèmes récents avec le correcteur d’Antidote « ne sont pas directement liés à Melody », mais à l’entreprise « Druide », qui est derrière l’outil : « ils ont mis à jour une extension dans le navigateur web, ce qui a posé des difficultés ». L’outil fonctionne sur certains ordinateurs, sur d’autres non.
Quid des journalistes dans les journaux gratuits qui montent toujours sur Indesign? La direction indique que si Toulouse va bientôt passer sous Melody, les autres passeront sous Melody à la fin du déploiement.
Quid des journalistes Actu dans les pure-players ? Laurent Gouhier répète: « Tant qu’on n’a pas possibilité de faire tout ce qu’on peut faire aujourd’hui dans le BO sur Melody, les journalistes pure-players restent ainsi ». Mais Francis Gaunand le confirme plus clairement : « oui, l’idée est à qu’à terme, tout le monde soit sur Melody ».
Comme nous n’avons pas eu de réunion de bilan de mise en place du télétravail à la rentrée, nous avons demandé un point de situation après sa mise en place dans l’entreprise le 21 mars 2022. Rappelons que l’accord signé comprend une moyenne de 40 jours de télétravail par an. Depuis le début de l’accord, 580 demandes individuelles de télétravail ont été enregistrées par la direction (jusqu’à fin août). Soit 915 jours de télétravail consommés. 141 personnes utilisent le dispositif. Nous demandons la possibilité de passer à deux jours de télétravail par semaine. Il est prévu une réunion paritaire avec les syndicats le 9 novembre 2022 à ce sujet. D’ici là, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos demandes ou vos remarques.
Enfin, nous avons demandé que soit valorisée l’indemnité journalière de télétravail, en lien avec la flambée des prix du chauffage : comme la direction suit la base de l’Ursaff, à savoir 2,50 euros par jour, et que celle-ci doit augmenter au 1er janvier 2023 pour passer à 2,88 euros, la direction promet : « on s‘alignera ».
Après le rapport d’expertise pour risque grave qui s’est déroulé en juin 2022, nous suivons toujours de près ce dossier important. Nous avons demandé un bilan des actions entreprises par Publihebdos à ce sujet. 23 journalistes Actu sont passés en CDI depuis le 1er janvier 2022 (sur 44 titularisations dans l’ensemble de Publihebdos). La direction fait remarquer « une accélération des embauches depuis le mois de juin », en réponse aux problèmes de précarité des salariés relevés dans le rapport. Quatre nouvelles personnes devraient être titularisées au 1er novembre. « On espère en voir autant en décembre » commente la direction. « Ce qui porterait à l’embauche de 30 journalistes d’ici la fin de l’année ».
La direction nous a remis un tableau détaillé des effectifs, par site Actu (tableau que nous tenons à disposition sur demande pour les journalistes concernés). A Actu Chartres, il n’y a plus de journaliste après débauche par la concurrence. Plusieurs hypothèses sont envisagées pour la suite du titre, par la direction.
La direction se félicite aussi de respecter son engagement de rompre l’isolement des verticaliers : « On voit qu’il n’y a quasiment plus de personnes isolées, sauf dans l’Oise, mais au 1er novembre, un deuxième journaliste arrive. Cet engagement là, on l’a pris pour la fin de l’année » précise la direction.
A Marseille, « la CDD en temps partiel ne souhaite pas rester avec nous ». Son poste sera remplacé par la création de celui d’un rédacteur en chef adjoint. Nous nous en sommes étonnés, et avons émis des inquiétudes par rapport à la charge de travail qui pourrait retomber sur les journalistes qui restent. Mais la direction assure avoir pris l’engagement qu’il n’y aura pas plus de charge de travail sur les deux journalistes restant, puisque le RCA devra faire aussi de la production.
Ces deux journalistes sont rapatriés dans le coworking à Lyon, et comme l’a précisé la direction au CSE de septembre 2022, ils devront concentrer leurs rendez-vous de terrain sur une journée pour optimiser leurs temps de déplacement. La direction nous confirme qu’ils n’auront pas à avancer les frais de train : « on va tester le système des réservations via le siège, ODT » annonce Philippe Rifflet, directeur délégué de Publihebdos. Les réservations peuvent être prises la veille pour le lendemain. A notre question d’un déménagement programmé à Lyon, la direction annonce vouloir sortir du coworking à Lyon et cherche des locaux qui seront propres à Actu, dans le même quartier (Part-Dieu).
Afin d’éviter les mauvaises surprises après l’embauche et afin de donner un cap aux journalistes Actu, nous avons réitéré notre demande d’une ligne éditoriale spécifique à Actu. Un document préparé par un groupe d’éditeurs nous a été remis. Après l’avoir parcouru rapidement en réunion, nous avons pu constater qu’il manquait des indications sur la titraille et la liberté qui doit être laissée selon nous aux auteurs, qu’ils aient au moins un mot à dire sur les titres de leurs sujets qui sont parfois changés pour répondre à un meilleur référencement.
A l’instar du tableau des effectifs d’Actu, nous invitons les journalistes d’Actu à se rapprocher de nous pour plus de précisions à propos de ce projet éditorial. Nous rendrons un avis d’autant plus éclairé lors de la prochaine réunion SSCT, en décembre.
Nous sommes toutefois satisfaits sur un point, et nous l’avons souligné en réunion : le projet éditorial donne l’impression que ce n’est pas l’audience à tout prix qui compte. « Mais l’audience, c’est pas sale ! Notre projet Actu est de créer de l’audience. Notre travail est de trouver les bonnes infos ; et les bons angles pour faire de l’audience » répond Laurent Gouhier.
Quand il sera finalisé, ce document aura vocation à être remis aux nouveaux embauchés lors de l’entretien mais aussi aux journalistes qui sont déjà en poste.
Une fiche de poste de verticalier nous a aussi été remise en mains propres, de même qu’une fiche de poste pour le rédacteur en chef et le rédacteur en chef adjoint d’Actu.
Alors qu’il était prévu au départ l’embauche d’une personne responsable ressources humaines (RSS) spécifiquement dédiée au suivi des journalistes Actu, nous avons appris que c’était le DRH en personne, David Deffains, qui s’occuperait directement de l’ensemble des verticales Actu, en plus des services support du siège à Rennes.
Ils vont passer de 160 à 200 euros cette année, car le budget du CSE alloué aux œuvres sociales le permet. Ils pourraient arriver sur les sites avant mi-novembre. Pour en bénéficier, il suffit juste d’avoir trois mois d’ancienneté au 30 septembre 2022. Y compris quand on est en CDD.
Nous avons remarqué que de nombreuses offres de poste en interne dans les Actu précisaient des « CDD longue durée ». Mais que cela veut-il bien dire? « On rencontre des difficultés de recrutement sur des des zones où c’est compliqué de trouver des candidats, où les gens ne postulent pas sur des CDD de courte durée ».
Longue ou courte durée, tout est relatif… Mais pour la direction, longue durée veut dire « six mois en moyenne ». L’inspectrice du travail est intervenue : « ça ne veut rien dire. On prend le problème à l’envers. Il faut d’abord qualifier le CDD. Votre difficulté de recrutement est peut-être là aussi ».
David Deffains répond que l’entreprise a aussi des difficultés sur des CDI, selon les zones géographiques. Pour nous, la direction se trompe en proposant des CDD de six mois en guise de période d’essai. Car en effet, les périodes d’essai des journalistes sont limitées à trois mois non renouvelables. Mais la direction se défend ; « Nous faisons aussi le lien avec les embauches. Les embauches, elles existent, et elle se sont accélérées ! »
Déjà alpaguée par l’inspection du travail il y a un an, Publihebdos continue de proposer des CDD pour surcroît d’activité sur des créations de poste dans les verticales. La direction estime que sans ça, elle devrait arrêter son développement : « On mesure la part de risque quand on ouvre une verticale ». Mais la direction veut se montrer rassurante : « Les gages qu’on donne aux gens, c’est que l’embauche existe, et elle arrive ». Et de préciser : « on n’attend pas la limite de 18 mois de CDD pour embaucher. Si tous les signaux sont positifs, le CDI peut être signé au bout de à 6 ou 8 mois, même moins » détaille le DRH.
Quant à la clause de mobilité dans les contrats de travail, la direction précise qu’ « elle a toujours existé dans les contrats, même si la rédaction est différente. Mais pour nous, une mobilité n’est réussie que si elle est voulue. La plupart des mobilités viennent de la demande des salariés ».
Nous avons une nouvelle fois réclamé l’ouverture d’une négociation sur le travail du week-end, à l’échelle du groupe, alors que des directions locales tentent de mettre en place ce type d’organisation, sans consultation préalable du CSE. Laurent Gouhier et répond : « on s’est engagé à ce qu’il y ait un début de discussion sur le travail du week-end avec les organisations syndicales au premier trimestre 2023 ».
Et de préciser que si d’ici là, des organisations de travail doivent se mettre en place, « vous serez consultés avant » rassure la direction. Mais loin de nous rassurer, nous demandons que ces nouvelles organisations ne coupent pas l’herbe sous le pied à nos prochaines négociations et rappelons notre désaccord sur ce potentiel passage en force.
Sur des contrats de travail récents, il est précisé « le travail le week-end », sur les historiques non. La direction répond : « on l’a mis sur quelques contrats, ça permet de préciser les choses et ça permet d’évoquer cette possibilité sachant que la convention collective des journalistes n’interdit pas le travail du week-end ». Nous avons rappelé notre position à ce sujet : nous ne nous opposons pas au travail du week-end de façon dogmatique, mais il faut des contreparties, et des règles claires pour tout le monde. Nous avons rappelé par exemple que certains concurrents de Publihebdos proposent aux journalistes des primes journalières pour travailler le dimanche mais aussi le samedi. Et si Publihebdos a justement du mal à recruter, il faut peut-être aussi se poser les bonnes questions… L’inspectrice du travail a d’ailleurs ajouté que « travail du dimanche = modalités et contreparties. »
Nous avons par ailleurs rappeler à la direction que certains journaux du groupe avaient fait machine-arrière en ne travaillant plus le week-end, faute d’effectifs en semaine, quand les permanenciers sont en repos hebdomadaire.
A cette question récurrente de cas de rédacteur en chef pilotant au moins deux titres, la direction, par la voix de Philippe Rifflet, directeur délégué, répond : « Les cas ne sont pas si fréquents que ça. Généralement, cela concerne des journaux en hyper proximité avec des zones tuilées pour certains, et des centres d’intérêt commun ».
Nous trouvons nous aussi cette situation intolérable. Surtout dans les journaux gratuits, où, à notre connaissance, les responsables de rédaction ont le statut de chef d’agence ou chef d’édition, soit encore moins valorisés que SGR (Secrétaire général de rédaction). Philippe Rifflet explique que « c’est dans la continuité de l’évolution de carrière », et « il est justement question de faire évoluer des postes ». Lesquels ? La direction répond de façon évasive: « il y en a qui sont en train d’être discutés en ce moment dans les plans d‘actions. »
Une responsable RH travaille actuellement sur un nouveau portail interactif de salariés avec le service RH, et sur la dématérialisation des suivis d’activité, des notes de frais, accès aux données personnelles (adresse, RIB, état civil…), attestation employeur… Le début du déploiement de ce nouvel outil est prévu pour début décembre.
Il n’est plus prévu de les faire figurer sur les fiches de paye, car ils sont disponibles en temps réel sur Kelio, et demain sur le nouvel outil RH.
Nous nous sommes demandés comment Publihebdos appréhendait le déploiement de BFM en région, et notamment son arrivée dernière en Normandie. Francis Gaunand reconnaît qu’il s’agit d’un « concurrent sérieux ». Aucun partenariat n’est envisagé pour l’heure, bien qu’à Lyon, le rédacteur en chef intervienne dans une émission sur l’environnement. « Dans ce cas de figure, c’est une vitrine pour nous » explique Philippe Rifflet. « On reverra peut-être notre position mais on ne les aide pas à s’implanter quand ils arrivent sur les zones où nous sommes déjà » conclut Francis Gaunand.
Publihebdos est en phase de recrutement d’un responsable de la monétisation pour aller vers la monétisation de contenu. Idem pour la monétisation publicitaire. « On espère pouvoir mettre en place le paywall en 2023 » estime la direction.
Quel avenir pour ce journal gratuit qui a tout juste un an ? La direction répond, par la voix de Laurent Gouhier : « c’est toujours difficile à s’installer dans une ville ». La direction parle de chiffres prévus « qui ne sont pas au rendez-vous », et se demande « si c’est conjoncturel ». « C’est en tous cas l’analyse qu’on est en train de faire ». La direction réfléchit à des questions de périodicité, des questions de distribution, de dépense. « La décision, on va la prendre en fin d‘année, au moment des plans d’action ». La suite peut-être donc au prochain CSE….
Nous avons demandé quelles étaient les conditions d’attribution des primes d’audiences aux journalistes d’actu du Sud-Est. La direction confirme que certains journalistes ont des primes, d’autres non, et que dans « un souci d’harmonisation », la direction travaille sur ce sujet.
Un nouveau poste a été créé à Publihebdos, basé dans l’Orne : responsable des réseaux sociaux. Ce journaliste, au statut de rédacteur en chef, intervient au gré des besoins, des demandes et des attentes auprès des rédactions, pure-players et bimédias, pour les aider dans la gestion de leurs réseaux sociaux. Ce poste, que le direction explique avoir voulu créer depuis longtemps, n’a pas été ouvert en interne car elle avait déjà trouvé le profil avec les compétences au sein de ses équipes d’Actu.
Nous avons demandé que soit affichée sur les sites la procédure à suivre en cas d’accident du travail. Le médecin du travail de Ouest-France, le Dr Thomas Gouyet, fait savoir qu’un document Cerfa prévu à cet effet devrait être à disposition sur chaque site. Par ailleurs, certains sites ont des trousses à pharmacie vides. La direction assure que tous les ans, un mail est envoyé à chaque responsable de site pour savoir si des choses manquent à l’appel, pour compléter si besoin. Dans les espaces de coworking, c’est l’établissement qui est chargé de mettre à disposition des trousses à pharmacie.