Le jeu de la chaise musicale, avec au bout des licenciements, est lancé par la direction de Concept multimédia. Info’Com-CGT dénonce les possibles licenciements alors que 20 postes sont vacants !
5 chaises et 6 participants… La musique gronde et lorsqu’elle s’arrête les participants se ruent sur une chaise libre. Le dernier arrivé n’a pas de chaise où s’asseoir et est éliminé.
Très drôle lorsqu’on a 8 ans, mais cela l’est beaucoup moins lorsque des dirigeants d’entreprises imposent ce jeu sordide aux salariés.
C’est pourtant ce qu’ont décidé de faire le directeur général, Cyril Janin, et le directeur commercial de Logic-immo.com, Rochdi Mahjoub, en mettant en place des licenciements économiques à travers la fermeture de 6 postes au Call center.
Les actionnaires d’Ouest-France se privent maintenant d’un service rentable et bénéficiaire.
Depuis la loi Travail (loi El Khomri), une entreprise n’a plus le besoin d’évoquer un motif à caractère économique pour licencier des salariés. Une entreprise bénéficiaire peut ainsi se délester de salariés (pourquoi pas gênants) dans le seul but de procéder à « une réorganisation [dite] indispensable à la sauvegarde de sa compétitivité ».
Pour faire court : un licenciement économique peut être appliqué sans que l’entreprise soit en difficultés économiques !!!
Autant vous dire que certains se frottent les mains depuis octobre et que, chez Logic-immo.com, l’occasion était trop belle…
Voici comment le 21 octobre 2016, un comité d’entreprise extraordinaire a été convoqué par la direction pour annoncer la fermeture du Call center et par-là même de 6 postes sur 7, dans un service BÉNÉFICIAIRE !
La machine a donc été engagée.
La direction a demandé à tous les salariés de répondre à un questionnaire afin de comptabiliser le nombre de points attribués à chacun.
Dans le jargon : établir le critère d’ordre de licenciements.
Les critères d’attributions de points sont établis sur des critères d’âge, de situation familiale, d’ancienneté et de handicap.
Ceux qui ont le moins de points dans la même catégorie professionnelle que les postes supprimés ont donc le plus de risque d’être licenciés.
Pour exemple : certains salariés qui occupent des postes de commerciaux au Call ont 120 points quand certains commerciaux sur le terrain en ont 30.
Une entreprise, lors de licenciements économiques, a l’obligation de tout mettre en œuvre pour reclasser les salariés qui subissent la fermeture de leurs postes.
La direction de Logic-immo.com est donc dans l’obligation de proposer aux 4 commerciaux du call, les postes de 4 salariés qui ont le moins de points, à l’assistante du Call le poste de l’assistante qui a le moins de point et au responsable de la télévente le poste du responsable d’agence qui a le moins de point.
C’est ainsi que les postes d’ATC sur les éditions suivantes ont été proposés :
• Carquefou (44),
• Vénissieux (69),
• Rouen (76),
• Rungis (94).
Le poste d’assistante sur l’édition d’Annecy et celui de responsable d’agence à Clermont-Ferrand ont également été soumis à l’assistante et au responsable de la télévente.
Si les 6 salariés du Call acceptaient les 6 postes ci-dessus, les salariés qui occupent ces mêmes postes devraient être reclassés… mais où ? Musique Maestro !
L’équation est très simple : si les salariés ne peuvent pas être reclassés, la direction les licencie. Celui qui n’a pas de chaise a perdu.
« 4 salariés du Call sont reclassés », déclare Cyril Janin lors du repas de fin d’année à Paris. FAUX et ARCHI FAUX !
A ce jour, un seul salarié devrait être reclassé et ce, sans aucune garantie de salaire pour le moment !
Comme vous l’imaginez, les salariés du Call ne souhaitaient pas cette situation et ils ont sollicité, à de nombreuses reprises, la direction afin d’apporter des améliorations dans leur service déjà bénéficiaire afin d’accroître sa performance.
Pire encore, des postes vacants sont ouverts et ils en ont fait la demande cependant la direction privilégie, dans un premier temps, le jeu de la chaise musicale faisant supporter aux salariés qui acceptent les postes occupés, la culpabilité des licenciements qui découleront des reclassements !
Le licenciement économique est un coût financier et psychologique pour les salariés.
En revanche, l’entreprise fait des économies sur une partie de sa masse salariale pour une bouchée de pain :
« Il est alloué aux collaborateurs licenciés, ayant au minimum 2 ans d’ancienneté dans l’entreprise 1/3 du salaire mensuel brut par année d’ancienneté » (art. 50 de la convention collective de la Publicité).
Lors d’un PSE (plan de « sauvegarde de l’emploi »), la direction est dans l’obligation d’engager des négociations avec les syndicats pour obtenir un accord majoritaire ou décider unilatéralement le contenu de ce plan, afin d’accompagner au mieux les salariés licenciés (accès à la formation, à la création d’entreprise, indemnités supplémentaires…). Pour prétendre à la mise en place d’un PSE, 10 salariés au moins doivent être concernés par la fermeture de postes.
Seuls 8 postes sont touchés dans le cas de Logic-immo.com (avant les 6 postes du Call, 2 postes ont été fermés). « Tant mieux ! », nous direz-vous…
Pendant que certains se ruent sur les chaises pour garder leur emploi, d’autres dansent autour et partent confortablement.
La direction a dépensé des centaines de milliers d’euros pour inciter certains de nos collègues à partir. « Je n’avais pas l’intention de partir mais, vu la proposition qui m’a été faite, il aurait été indécent de refuser », nous a confié un ancien collègue parti tout récemment.
Au total, au moins 20 salariés ont quitté l’entreprise dans les dernières semaines…
Les postes vacants rencensés par nos soins sont : 1 directeur régional, 3 directeur d’antenne, 1 directeur de magazine, 1 responsable distribution magazine, 3 merchandisers, 4 commerciaux, 1 assistante commerciale, 2 développeurs, 1 graphiste, 1 chef de projet, 1 commercial régie, 1 poste au marketing.
Voilà comment un plan de sauvegarde de l’emploi a délibérément été contourné par la direction.
Au vu du nombre de postes supprimés, elle pourrait proposer 20 postes vacants au reclassement des 6 salariés plutôt que les seuls 6 énoncés plus haut et de surcroit déjà occupés.
Ce n’est pas le choix qu’elle fait. Elle préfère rester dans l’illégalité la plus complète. Dogmatisme patronal ou incompétence à appliquer le Code du travail ?
Dans tous les cas : 20 salariés + 6 postes au Call + 2 postes vacants avant le plan = 28 emplois peut-être supprimés et 25 salariés licenciés ou qui vont l’être…
Nous sommes donc bien au-dessus des 10 postes, seuil légal pour lequel notre direction doit ouvrir obligatoirement un PSE.
Au-delà de ces 28 postes bousculés, la direction s’est allégé de Logic-immo Suisse (et pour 1 euro Suisse symbolique), soit 8 postes supplémentaires.
Voilà comment, en quelques semaines Logic-immo.com tente de se débarrasser de 36 salariés.
Que vont devenir les salariés qui ne sont pas reclassés ?
Pourquoi la direction organise-t-elle autant de départs en si peu de temps ?
Et surtout, quand on sait que 22 postes ont été fermés, pourquoi ne pas les proposer aux 6 salariés qui subissent le plan de licenciements économiques ?
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