Quelques infos pratiques sur les règles en vigueurs régissant le droit de grève pour les salarié-e-s du privé.
Une assemblée générale est une réunion des salariés d’un service ou d’une entreprise visant à décider démocratiquement des moyens à mettre en œuvre pour faire aboutir des revendications. Toute grève, toute prolongation de grève, tout arrêt de grève doit être décidé par l’ensemble des salariés d’une même entreprise dans le cadre d’une assemblée générale.
Longtemps utilisé contre les moyens de répression du mouvement populaire, les barricades servaient dès la Révolution française contre les tirs de l’armée. En 1968, cette défense a à nouveau été utilisé par les étudiants. C’est aussi ce que l’on retrouve devant les entreprises dans sa forme moderne (amas de pneus ou de palettes de bois…) qui entravent les volontés patronales de délocalisations ou de fermetures d’entreprise.
Une grève est un combat contre les menaces ou actions proférées par un employeur. Ce combat qui rassemble les salariés contre la propagande patronale renverse bien souvent le rapport de force en faveur des grévistes. Malgré les moyens juridiques colossaux dont bénéficie une direction pour mettre en œuvre ses projets de restructuration, de réduction des acquis sociaux ou de diminution de la masse salariale, la grève et la détermination combattive demeurent les actions solidaires le plus redoutées par les directions.
Un débrayage est un mouvement de grève de courte durée qui vise souvent à accompagner un rendez-vous important avec une direction, ou à montrer symboliquement le potentiel d’une grève à venir. L’avantage d’un débrayage est qu’il peut faire descendre un nombre très important de salariés dans la rue, et inciter l’employeur à négocier pour éviter la grève. L’inconvénient, c’est sa durée très courte qui ne fait pas peur au patronat puisque la production n’est pas entravée.
Le mouvement ouvrier a toujours cherché à unir les travailleurs contre les patrons. En 1995, cette volonté a pris forme dans le « Tous ensemble » qui a réuni étudiants et travailleurs dans un mouvement commun contre la réforme des retraités. C’est aujourd’hui un slogan symbole de la lutte du mouvement social.
Une grève, c’est d’abord une démonstration de force. Un bras de fer doublé d’un jeu de bluff. Qui craquera le premier ? Le patron ? Les grévistes ? De ce rapport de force émergera une négociation plus ou moins favorable aux salariés.
Une grève est une action collective consistant en une cessation concertée du travail par les salariés d’une entreprise, d’un secteur, d’une catégorie, visant à appuyer les revendications des salariés en faisant pression par la perte de production que la cessation de travail entraîne.
En faisant grève, c’est aussi l’humanité dans le travail que nous défendons, avec la volonté de maintenir et de développer le lien social entre les travailleurs, facteur d’émancipation sociale. Ce n’est pas un hasard si le journal L’Humanité, créé en 1904 par Jean Jaurès, a longtemps été la référence pour le traitement de l’actualité sociale, souvent oubliée des médias de masse.
Il arrive qu’une grève soit illégale : si les formes ne sont pas respectées, si la grève ne répond pas à des revendications professionnelles, si des violences sont observées, le mouvement peut être déclaré illégal et donner lieu à des sanctions. Attention à éviter de vous retrouver dans cette situation…
On surnomme « jaunes » les salariés ou représentants syndicaux qui s’opposent par principe à la grève ou à tout type d’affrontement avec le patronat. Ils argumentent contre la grève au début du conflit puis, mis en minorités, se font très discrets pendant le mouvement, ce qui ne les empêche pas de revenir à la charge, à la fin du conflit, en donnant des leçons. Le principe d’un syndicaliste jaune, c’est qu’il parle beaucoup mais qu’il n’écoute jamais !
Une bonne grève est aussi une kermesse : du bruit, de la bonne humeur, des couleurs et, pourquoi pas, des stands et des odeurs de grillades. C’est aussi la convivialité qui permet de faire durer un mouvement et de le rendre populaire.
Longtemps, le pendant à la grève, côté patronal, a été le lock-out : la fermeture de l’entreprise par le patron. Officiellement interdite, cette pratique est néanmoins toujours pratiquée, notamment en cas de délocalisation d’usines vers des pays à bas salaire.
Les médias permettent de faire connaître une grève, de la populariser, et aussi de rendre publiques des informations que certains patrons souhaiteraient laisser cacher… Il est donc important, en cas de grève, de faire appel à la presse locale, nationale ou professionnelle. Diffusez votre communiqué sur les réseaux sociaux ou parmi vos relations.
La négociation est l’aboutissement logique d’une grève. La grève a pour objectif d’arriver à la négociation en position de force. Sans menace identifiée, c’est le patron qui a la main. Après une grève, la négociation peut être menée de façon plus équilibrée.
Grève = prise d’otage ? C’est souvent ce que prétend l’employeur, qui voit son pouvoir lui échapper, le lien de subordination se rompre, et qui se trouve contraint de négocier… Pour les salariés, une grève, c’est justement le moyen de sortir d’une prise d’otage organisée par l’employeur. C’est le moyen de retrouver des marges de négociation.
Un piquet de grève consiste en l’installation de salariés grévistes à l’entrée des locaux de travail, afin de diffuser à chacun le mot d’ordre de grève. Une grève est une mobilisation active des salariés. La tenue d’un piquet de grève est un symbole de participation des salariés a un mouvement qui dure. Dans certains cas, si l’employeur estime que des contraintes sont exercées sur les non-grévistes, il peut en demander la dispersion.
La recherche de qualité dans le travail peut faire partie des motifs de grève. Qualité des conditions de travail face à des objectifs et à des cadences toujours plus élevées, mais aussi qualité de la vie, à travers des revendications sur le temps de travail permettant au salarié de mieux conjuguer sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
Le rassemblement des salariés est important dans la mise en œuvre d’une grève. Pour cela, il est nécessaire que les revendications portées soient partagées par une majorité de services, de populations, et d’éviter les divisions (syndiqués/non syndiqués ; cadres/non cadres ; etc.)
La solidarité est le principe de base des salariés en grève. C’est en se serrant les coudes qu’on se donne le courage d’aller au bout, même quand certaines individualités veulent se démarquer. Plus la grève est longue, plus ses conséquences sur les résultats de l’entreprises peuvent être importants, et elle est efficace.
Le travail est notre bien, la richesse qui nous permet de vivre de notre salaire. L’employeur a besoin de notre travail, car sans travail, pas de chiffre d’affaires. La grève est un arrêt de travail provisoire permettant de défendre la valeur travail et les conditions de travail.
L’unité syndicale est toujours préférable lors d’une grève, afin de montrer que les revendications sont partagées par le maximum de salariés. Mais si les salariés savent ce qu’ils veulent et, si les autres syndicats ne veulent pas avancer, rien n’interdit à un syndicat de porter seul le mouvement.
L’objectif de toute grève, c’est la victoire, c’est-à-dire la satisfaction des revendications exprimées par les salariés à l’origine du mouvement. La victoire est rarement totale, mais elle est toujours une preuve pour les salariés qu’ils ont eu raison de faire grève.
Wall-Street, à New-York, c’est la plus prestigieuse des places financières au monde, le paradis des actionnaires et des spéculateurs. Lorsque les actionnaires récompensent les entreprises qui licencient en faisant flamber le cours de l’action en bourse, les salariés se révoltent à juste titre.
Dans la série X-Men, les mutations génétiques octroient des super-pouvoirs à une part croissante de la population. Lorsqu’une grève fonctionne bien, c’est pareil : tous les salariés bénéficient d’un super-pouvoir, celui de faire céder sa direction et d’obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
Youpi peut être une interjection utile lorsqu’à la fin d’une grève l’employeur cède une à une à toutes les revendications des salariés.
C’est souvent quand il y a zéro augmentation de salaires et zéro écoute de la direction qu’il est temps de réfléchir à faire grève !