LE RN CONCHIE LA PLANÈTE

• En tant que parti ultraconservateur, il ne faut pas attendre du RN du progressisme en matière d’environnement. Au contraire, c’est un net recul et un danger grave pour la planète qui se profile en cas de victoire du RN aux législatives. Dans son programme de douze pages pour ces élections, le seul mot d’ordre consiste à défaire ce que l’extrême droite appelle « l’écologie punitive”.

• Le RN est un parti climatosceptique. Pour Bardella, “la France figure dans les cinq pays où l’environnement est le moins dégradé”. Même à Paris, selon lui, “l’air y est plus respirable que dans les années 1970”. Loin des recommandations du GIEC, qu’il juge volontiers “alarmistes”, le RN veut faire sauter les normes environnementales qui, selon le parti d’extrême droite, entravent le confort des Français. On est loin de l’esprit initial de ces contraintes censées préparer un avenir moins désastreux pour les générations futures. D’ailleurs, 2500 scientifiques français, dont des climatologues, viennent de signer une tribune dans le Nouvel Obs pour appeler à faire barrage au RN, ce parti dans le total déni des alertes scientifiques pour le climat et la biodiversité.

• Le RN s’oppose aux énergies renouvelables. Dans son programme, le parti d’extrême droite veut revenir sur l’interdiction des véhicules thermiques à l’horizon 2025. Pronucléaire, il veut tantôt stopper tout développement futur de projet éolien, tantôt démanteler les éoliennes qui gâcheraient le paysage, tantôt ouvrir un moratoire sur la question des énergies renouvelables. Sans tenir compte de l’urgence climatique. Certes, il affiche sa volonté de faire venir la production de panneaux photovoltaïques en France, mais quid du coût et de la nécessaire démocratisation de cet outil créateur d’électricité verte ?

• Le RN s’oppose à l’interdiction des polluants éternels dans les poêles. À l’Assemblée nationale, le RN, mais aussi les députés de la majorité présidentielle et LR se sont opposés, au printemps dernier, à l’interdiction des PFAS dans les ustensiles de cuisine, cédant à la pression des lobbys des poêles, arguant un risque de suppression d’emplois dans l’industrie. Le même discours, qui était autrefois tenu au sujet de l’amiante par les patrons soucieux de leurs intérêts financiers. Le discours du parti a aussi évolué en matière d’agriculture plus vertueuse. Jadis opposé à l’agrochimie, il défend aujourd’hui le recours aux herbicides ou des néonicotinoïdes, principale cause de la disparition progressive des abeilles. Pas un mot sur l’agriculture bio ou sans intrant chimique ne figure dans le nouveau programme du RN. Il faut dire qu’en s’opposant à l’interdiction du glyphosate malgré les injonctions de Bruxelles, Macron a fini d’ouvrir la brèche à la pollution dans nos assiettes, au service des intérêts encore une fois des plus puissants dont fait partie la FNSEA. Le tout encore et toujours au détriment de la santé de la population.

• Le RN réprimande les militants en faveur de la planète. Sur les pas des gouvernements successifs en Macronie, qui ont chargé des manifestants s’opposant ici ou là à des projets écologiquement désastreux (cf. la mobilisation contre les mégabassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres), le RN méprise les militants qu’il qualifie sans sourciller d’“écolo-terroristes”. En incriminant ceux qui parlent trop fort, Macron a déroulé le tapis rouge au RN. En témoigne, par exemple, la suppression des ondes du service public des humoristes notamment engagés pour la planète (Guillaume Meurice) ou la déprogrammation d’émissions traitant de l’environnement. La Ligue des Droits de l’Homme, elle aussi, monte au créneau. Sa présidente, Nathalie Tehio, publie ainsi une tribune dans Reporterre titrée : “Le RN sape les avancées sanitaires et environnementales.”