Publihebdos : Compte-rendu de réunion de la commission SSCT (Santé et sécurité au travail) du 23 février 2022
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Les élus de la commission SCCT (Santé et sécurité au travail) se sont réunis à Rennes en présentiel et en visio pour aborder différentes thématiques liées à la santé et aux conditions de travail à Publihebdos.
La direction a présenté les actions réalisées en matière de prévention l’année dernière dans l’entreprise. Outre l’aspect logistique lié à la crise sanitaire, nous avons eu la satisfaction de constater que 22 salariés ont été formés au « management à distance ». En 2022, si 16 personnes seront formées aux rudiments du management à leur prise de fonction, 16 personnes seront aussi bénéficiaires d’une nouvelle formation : « management : rappel des fondamentaux ». Elle concerne donc les managers qui ont déjà de la bouteille et nous espérons qu’elle sera préconisée en priorité à ceux qui ont le plus de difficultés à encadrer leurs équipes. Une doléance que nous portons depuis longtemps face à des constats de souffrance au travail que nous relevons sur de nombreux sites à Publihebdos. Nous avons salué cette initiative en réunion, en espérant qu’elle s’inscrive dans le temps et qu’elle se généralise au plus grand nombre.
Des membres de la commission SSCT se sont rendus en décembre 2021 à Challans (85) pour inspecter les locaux et échanger avec les salariés présents sur le site pour des soucis portant notamment sur des problèmes de relations avec l’éditrice.
Après lecture du rapport, il en ressort un état de la situation peu reluisante. Les élus ont fait ressortir des problèmes de ralentissement de réseau Internet, de matériel et une pression ressentie sur le webfirst et des objectifs quantitatif d’articles à mettre en ligne par jour par leur éditrice (à savoir 4-5 par jour et par journaliste), chose qui est formellement démentie par la direction en réunion SSCT, par la voix de Laurent Gouhier, le nouveau numéro 2 de Publihebdos : « nulle part on demande 5 papiers par jour ! (ou peut-être dans les verticales !?) ». Le directeur adjoint fait référence à l’accord Internet qui prévaut dans l’entreprise : « je l’ai relu : tout le monde doit participer activement au site. Et pour ça, il faut produire ! Le but est de publier tous les jours des articles actualisés, sans que ce soit une course effrénée aux papiers ». Les journalistes auraient donc inventé ces objectifs qui leur ont été dit par l’éditrice ? Laurent Gouhier répond : « si des chiffres ont été donnés c’est pour avoir un ordre de grandeur, ça permet de fixer les idées, mais ce métier-là ne peut pas se faire qu’avec des chiffres ».
Quant au ressenti de certains à propos de l’outil Slack comme « zone de guerre où tout le monde se tire la bourre », la direction répond que « l’expression est exagérée ». Nous, élus Info’Com, nous sommes étonnés de minimiser ce problème de Slack où tous les journalistes n’y trouvent pas leur place, et qui est devenu un espace qui peut créer des frustrations. Nous avons rappelé que si Slack est un bon outil pour communiquer, une chaîne pour les partages de sujets devrait être réservée aux chefs de rédaction afin d’éviter la foire d’empoigne, quitte à laisser la possibilité aux équipes de pouvoir discuter sur une autre chaîne pour s’échanger photos, contact presse, etc.
La direction annonce par ailleurs prévoir un déménagement des locaux de la rédaction, d’avoir équipé le service (depuis l’inspection !) d’un disque dur externe d’un téraoctet.
Quant à la veille Internet qui serait appliquée les jours fériés par différents rédacteurs en chefs, alors que les journalistes n’y sont pas favorables, la direction s’est montrée claire : « elle est faite sur la base du volontariat, il ne s’agit pas de veille mais de travail effectué et les journalistes n’y ont pas été associés ».
Quant au problème général lié aux relations avec l’éditrice qui ressort en conclusion de l’enquête, Laurent Gouhier les balaye d’un revers de main : « cette conclusion me paraît réductrice. Je comprends que ce n’est pas que le problème avec l’éditrice, mais il y aussi le problème avec les collègues du département, les gens sur Slack ». Les élus de la SCCT insiste pourtant sur des relations jugées « non sereines » avec l’éditrice, problème pourtant déjà soulevé lors d’une précédente enquête en 2017….
Une délégation de la SSCT s’est aussi rendue dans cette rédaction en décembre 2021. Il ressort surtout de leur enquête un problème de manque de places dans les locaux, des ralentissements du réseau Internet et un problème de stationnement devant les locaux. Globalement, l’équipe sur place dénonce également un manque de réactivité de l’éditrice quand un problème se pose. La direction ne se montre pas opposée à un déménagement, sous réserve de trouver d’autres locaux.
Les élus ont interrogé les collègues sur place en visio, en décembre dernier, pour des problèmes de locaux : volet, porte, store… Après lecture du rapport, la direction a annoncé qu’un artisan devait intervenir le lendemain….
Des membres de la SSCT ont évoqué divers problèmes sur ce site, dans la continuité du CSE de janvier dernier. Le responsable de l’atelier a été vu, ainsi que son adjointe, pour faire remonter les problèmes à une personne de proximité, en l’occurence Laurent Cramesnil, pour plus de simplicité et de réactivité.
Nous avons demandé à la direction de rappeler les règles au salariés et notamment de mettre à jour les coordonnées des différents services de médecine du travail qui doivent être affichées en bonne et due forme sur tous les sites du groupe. Car chaque lieu de travail (en dehors des salariés qui travaillent au desk à Rennes) dépend du service de médecine du travail local.
Pour rappel, la médecine du travail peut être saisie par n’importe quel salarié qui en ressentirait le besoin, en dehors des visites de suivi simple qui doivent avoir lieu tous les 5 ans. Or, les services de médecine du travail sont débordés, donc les rendez-vous de suivi ne peuvent tous avoir lieu selon cette régularité.
Concernant les visites de reprise après un arrêt de travail d’au moins un mois, c’est à l’employeur de solliciter un rendez-vous auprès du service de médecine du travail compétent. Pour les arrêts longs, une visite de pré-reprise est recommandée pour permettre d’anticiper par exemple d’éventuels aménagements de poste. Le médecin du travail peut aussi recommander une reprise en temps partiel. Ce rendez-vous de pré-reprise peut être pris à l’initiative du salarié ou de l’employeur.
Après des mois de difficultés remontées auprès de la direction (interpellation en SSCT, CSE, droit d’alerte, réunion de suivi), les choses semblent enfin entrer dans l’ordre dans l’organisation du travail et des conditions de travail des collègues journalistes dans les verticales du Sud-Est. L’arrivée récente d’un rédacteur en chef, qui a déjà opéré un management de proximité, semble bénéfique pour tous. Nous nous en félicitions, et espérons que la situation reste positive le plus longtemps possible. Nous continuerons de suivre le dossier en lien direct avec les salariés concernés, et nous avons rappelé à la direction de rester vigilante sur la rédaction de Grenoble, où l’ouverture d’un deuxième poste est toujours possible. Le directeur délégué, Philippe Rifflet, a tout du moins précisé : « c’est une alternative qui n’est toujours pas écartée ». Il reste toujours un deuxième journaliste à recruter également à Nice.
Bien qu’un focus ait été fait dans le dernier Intertitre de la direction, nous avons demandé des explication sur l’organisation du travail à la rédaction du nouveau gratuit lancé à Montpellier en octobre dernier. Deux journalistes en CDD ont été recrutés pour le lancement (dont un ayant le statut de chef d’édition), et une commerciale. Tout le monde travaille en espace de coworking, et sur l’outil éditorial Melody. Le montage se fait à Cavan et le journal est officiellement tiré à 35 000 exemplaires. Le rédacteur en chef est aussi l’éditeur : Pascal Palace.
La direction n’était pas en mesure de nous donner en séance la durée des contrats des journalistes, ni les perspectives de leur pérennité. Laurent Gouhier a simplement précisé : « c’est un nouveau produit, il faut voir comment il fonctionne ». Mais « ça commence bien, on est dans les plans prévus avec de gros annonceurs qui ont joué le jeu. Ce qui n’était pas évident car on arrive dans un secteur assez concurrentiel ».