Nous avons demandé la création d’une commission paritaire de surveillance éditoriale pour tirer les conclusions a posteriori de sujets qui feraient l’objet d’une protestation légitime, liée à la déontologie. En effet, après avoir déjà porté ce sujet en CSE, et compte tenu des réponses évasives apportées de la direction à ce sujet, nous avons eu l’idée d’un groupe qui étudierait les articles qui questionnent.
>> Lire aussi notre tract intersyndical avec la CFDT sur ce sujet par ici
Cette commission pourrait être composée de journalistes, d’éditeurs, de la rédaction en chef d’Actu et de la direction et examinerait les articles après signalement en interne de salariés ou en externe (de lecteurs). Mais pour Francis Gaunand, “la réponse est non”. Il propose plutôt que le projet éditorial circule via les éditeurs auprès des journalistes en local, et que le débat s’installe à cette échelle des réunions de rédaction. “Ça va faire monter progressivement le niveau de conscience éditoriale et permettre de supprimer les quelques petits regrets qu’on peut avoir sur certains articles”. Doux euphémisme pour éviter de prendre position alors même que les papiers dont les titres commencent par “C’est quoi cette odeur…” ou les sujets racoleurs sont loin d’être des exceptions à Actu. Mais Francis Gaunand minimise en parlant d’“impressions” ou de “points de vue”: “Je suis défavorable à tout ce qui est commission de censure ou ministère de l’information”. Georges Orwell doit se retourner dans sa tombe…. L’usage des figures de rhétorique pour décrédibiliser l’autre n’est visiblement pas réservé qu’au champ de la politique.
Alors même que le projet éditorial cadre ce genre de dérives, nous réitérons notre demande d’une commission non pas de censure mais qui ferait office de garde-fou, avec pour base justement la charte d’Actu. Juste un peu plus de démocratie.
Francis Gaunand a martelé : “ayez confiance en vos collègues journalistes”. Il estime que d’ici le mois de mars, “le projet éditorial aura eu le temps d’irriguer l’ensemble du réseau”.
Nous avons profité de l’occasion de ce sujet pour évoquer un post paru dernièrement sur la page Facebook d’Actu.fr qui a interpellé bon nombre de salariés :
S’agissait-il d’une erreur d’identification de compte Facebook ou d’un choix assumé par la rédaction d’Actu ? La direction a botté en touche, semblant découvrir le post, et optant du bout des lèvres pour l’erreur. Nous voilà rassurés !
Nous avons rappelé qu’Actu était la marque de tout le monde : quand un papier est problématique, c’est l’image de tous les journalistes du Groupe qu’il altère. Certes, les articles limites existent aussi sur le print, et depuis toujours, mais ils n’affectent que l’équipe locale à l’échelle du journal.
Quant aux sujets qui annoncent des ventes de déstockage d’une marque dans telle ou telle enseigne, nous demandons aussi que soit respectée la charte, et d’associer pourquoi pas Hebdoscom à l’établissement de ces règles.
Autre sujet sensible à Publihebdos : la rémunération. Nous avons porté cette question : “Demande d’un tableau détaillé avec état des lieux de distribution de la prime d’objectifs dans les verticales (qui ? quel montant ? quelle date ? Demande de généralisation aux journalistes bi-média”.
Nous avons rappelé en CSE notre position : la CGT n’est pas favorable (et ne l’a jamais été) à mettre des objectifs financiers à des journalistes, tels des commerciaux. L’information ne doit pas être considérée comme une vulgaire marchandise. Mais la direction de Publihebdos ne fait pas dans le “sentimentalisme”. La prime sur les audiences (que la direction appelle “prime d’objectifs”) a été instituée par la direction pour les journalistes d’Actu, et nous avons eu confirmation qu’elle concernait aujourd’hui tous les journalistes (sous condition d’attribution) dans les rédactions verticales. Elle représente 700 euros brut par année civile (soit 46 euros net par mois). Elle est versée en mars, sous réserve de la réalisation des objectifs fixés par la direction.
Dès lors, nous avons demandé à qu’elle soit généralisée aux journalistes bi-médias qui contribuent eux-aussi au développement de la plateforme Actu, et qui sont nombreux à se demander pourquoi ils en seraient exonérés. La direction ne l’entend pas de cette oreille. Il y a bien des primes d’objectifs “historiques” dans des journaux, à destination des journalistes, qui existaient pour la diffusion papier et qui sont aujourd’hui transposées au web, comme sur la zone Loire-Atlantique. L’argument “c’est comme ça, c’est historique” nous est vraiment devenu insupportable. Il permet de se cacher derrière son petit doigt et d’éviter de faire avancer les conditions salariales. Quid de l’équité entre les salariés d’une même entreprise ? La direction répond benoîtement : “la rémunération, c’est un package !”
Idem pour la prime vie chère qu’on demande à mettre dans les grandes métropoles mais aussi dans les zones touristiques tendues. Nous avons du mal à leur faire entendre qu’un journaliste à Paris, Marseille, Toulouse ou Lyon avec le même salaire qu’un journaliste en zone rurale ne peut pas se loger et vivre dans les mêmes conditions. Mais encore une fois, la direction fuit ses responsabilités, et renvoie cette problématique aux NAO (Négociations annuelles obligatoires), au même titre que la demande de la prime de partage de la valeur 2023 (prime Macron) que nous avons inscrite à l’ordre du jour à ce CSE. Comme l’inflation est galopante depuis bientôt deux ans, et que les salaires de Publihebdos ont du mal à décoller, les trois organisations syndicales avaient réussi à se mettre d’accord pour ne demander qu’une augmentation générale des salaires en 2023, si elle était plus conséquente que les autres années. Ce qui avait été acté, bien que l’augmentation annuelle obtenue ait été inférieure à l’inflation. Donc c’était bien fromage ou dessert, mais pas les deux !
Nous rappelons que la prime vie chère pour les collègues des grandes métropoles est un problème qui reste spécifique à certaines zones et que cette question n’a pas sa meilleure place dans les NAO dont les avancements doivent concerner avant tout la majorité des salariés de l’entreprise.
Via son budget des œuvres sociales et culturelles, les élus du CSE ont choisi à l’unanimité d’augmenter le carnet de chèques cadeaux de 10 euros. Les salariés pourront bénéficier de 180 euros de chèques Cadhoc (au lieu de 170 en 2022) et de 30 euros de chèques culture. Les conditions pour les avoir : avoir minimum trois mois d’ancienneté dans l’entreprise au 30 septembre 2023.
Retrouvez les autres points du CSE (téléphones portables, paywall à la Presse de la manche)… dans le groupe numérique d’échange dédié aux adhérents Info’Com-CGT.
Pour s’informer et/ou se syndiquer, c’est toujours par ici