Les médias, avec un certains fracas, nous annoncent l’ouverture d’une « négociation » sur l’indemnisation chômage le 13 décembre. Derrière les mots, les éléments de langage et l’idéologie se cache la réalité. Décryptage.
1 • Négociation ?
« La négociation est la recherche d’un accord, centrée sur des intérêts matériels ou des objectifs quantifiables entre deux ou plusieurs interlocuteurs. » Quel rapport avec le rendez-vous du 13 décembre dans les locaux de la DRH Murielle Péricaud ?
La réunion se tient sur les textes écrits et les intentions avouées communes au Medef et au gouvernement. Leur action commune se concentre sur un but unique, « la baisse du coût du travail ». Un cadre de négociation, ça ?
2 • Travail ?
Les Ordonnances dépouillent le Travail de son Code. La présence syndicale y est considérée comme un facteur négatif, au service de la rémunération du Travail et sa stabilité. Elles expulsent donc les syndicats, remplacés bientôt par les « conseils d’entreprise ».
Faciliter les licenciements, interdire leur juste indemnisation aux Prud’hommes, procéder à la baisse des salaires par accord local… Le Travail est condamné pour son « coût », alors les chômeurs ?
3 • Chômage ?
Combien de chômeurs ? Il n’y a pas une évaluation réelle et sérieuse du chômage ! Entre la technique de l’Insee, les listes de Pôle Emploi, la réalité des privés d’emploi et des légions de précaires, sur quelle base se fonde ladite « négociation » ?
Créer des emplois ? Vous n’y pensez pas ! Le CICE, les exonérations de « charges », l’évasion fiscale garnissent la bourse des actionnaires, pas des prolétaires !
4 • Partenaires sociaux ?
« Partenaires sociaux »… D’un côté les rédacteurs des Ani, loi El Khomri et autres Ordonnances, de l’autre les syndicats représentant le Travail, en quoi sont-ils partenaires ? Acter ensemble la baisse de l’indemnisation des licenciés, une négociation ?
Au fait, quel est le mandat donné aux « négociateurs » par les chômeurs, précaires et salariés ?