Lettre à M. Emmanuel Macron
J’accuse le président Macron de vouloir conserver le pouvoir coûte que coûte, au prix s’il le faut, d’un chaos social et de la montée du Rassemblement National, avec un but ultime : servir les intérêts du capital.
J’accuse le président Macron de vouloir façonner un pouvoir vertical, sur mesure, quitte à fragiliser la démocratie et rompre le lien avec le peuple désigné comme ennemi de l’intérieur.
J’accuse le président Macron de ne répondre à l’expression légitime des besoins populaires fondamentaux que par l’interdiction, la répression, la régression…
J’accuse le président Macron de favoriser le développement monstrueux des inégalités jusqu’au naufrage social.
J’accuse le président Macron de contourner la république parlementaire au moyen de 49.3 à répétition et d’utiliser des « commissions citoyennes » pour, au final, tourner en ridicule la démocratie directe et la parole citoyenne.
J’accuse le président Macron de vouloir réduire la démocratie au seul exercice quinquennal, agissant ainsi aux confins de la monarchie et à l’orée d’un état d’urgence permanent.
J’accuse le président Macron, élu par deux fois contre Le Pen, d’avaliser une croisade contre l’immigration avec la loi Darmanin-Le Pen-Ciotti, quitte à rompre avec la déclaration des droits humains de 1948 au lendemain de la victoire contre
la barbarie nazie.
J’accuse le président Macron, par son machiavélique « en même temps », d’avoir semé la confusion en proclamant la fin du clivage droite/gauche, un écran de fumée dont se délecte l’extrême droite.
La gauche se fonde sur l’égalité et le progrès social, sur l’humanisme des différences, se bat pour le principe de tolérance, de l’ouverture aux autres, là où le Rassemblement National et les autres extrêmes droites, auxquelles a cédé la droite, appellent à l’exclusion, la haine, de l’immigré menaçant la civilisation occidentale.
J’accuse le président Macron de jouer de la peur, de l’insécurité pour recomposer, « quoi qu’il en coûte », une majorité rapiécée faite de ces droites et extrêmes droites qui se servent de lui comme d’un marchepied.
J’accuse le président Macron de laisser se développer la gangrène de médias xénophobes et racistes qui propagent en continu une information mensongère et partisane au service de milliardaires idéologues.
J’accuse le président Macron d’avoir opté pour un soutien inconditionnel à une entreprise de destruction massive du peuple Palestinien au lendemain des attentats du 7 octobre.
J’accuse le président Macron de préférer l’inflation des marges et des profits à une juste rémunération de la force de travail. Avec lui, la retraite devient une peine, le surtravail gratuit revient en force.
J’accuse le président Macron de démanteler les services publics : hôpital en galère au budget rogné, éducation nationale sacrifiée sur l’autel de la compétition, logements abandonnés aux spéculateurs immobiliers, énergie livrée aux bourses financières…
Rien n’est plus urgent qu’un front social contre ce bloc national-libéral dévoué aux millionnaires autocrates et aux grandes familles capitalistes auxquels le Rassemblement National fait allégeance.
Rien n’est plus urgent que de mettre à l’ordre du jour une société où toutes choses sont communes où la guerre et les inégalités n’ont pas droit de cité, et où chacun·e recevra selon ses besoins.