A l’issue des manifestations du 28 avril, Nuit Debout a convié les syndicats à leur assemblée générale sur le thème de la loi Travail et de la convergence entre les différents mouvements, coordinations, travailleurs en lutte… L’occasion pour Info’Com-CGT de prendre la parole et de proposer une veritable jonction, dans le respect des identités et pratiques de chacun, afin d’élargir la mobilisation pour obtenir le retrait de la Loi Travail.
LA CONVERGENCE C’EST MAINTENANT !
AG jeudi 28 avril (#59Mars) – Place de la République à Paris
INTERVENTION D’INFO’COM-CGT À NUIT DEBOUT
Romain Altmann (Secrétaire général d’Info’Com-CGT, le syndicat CGT des salariés de l’information, de la communication et du numérique).
Pour ceux qui ne connaissent pas, nous sommes les auteurs de la récente affiche sur les brutalités policières de la CGT qui a déclenché une tempête médiatique la semaine dernière et énervé le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve (http://infocomcgt.fr/france/item/affiche-violence-policiere-reponse-a-cazeneuve). Depuis nous avons lancé une pétition sur ce sujet. Plus de 4500 signataires à ce jour et une centaine de témoignages. http://repressionsocialecasuffit.wesign.it/fr
- Bain de jouvence de se retrouver ensemble, ici, place de la République.
- Je souhaite angler mon intervention sur la nécessaire et vitale jonction entre Nuit Debout, les coordinations et syndicats pour gagner contre la loi Travail.
- La convergence des luttes n’est plus une chimère. Elle se concrétise par ce rassemblement des coordinations lycéennes et étudiantes, de Nuit Debout et des organisations syndicales déterminées, dans un premier temps, à obtenir le retrait du projet de loi travail.
- Ce mouvement populaire profond et intergénérationnel ne peut se contenter du simple retrait de la loi. C’est une aspiration commune à un changement radical d’un modèle sociétal qui anime les débats sur beaucoup de places de France, dans les lycées, les universités et les entreprises.
- Ce qui se construit au quotidien, c’est un projet de société qui place l’humain au cœur d’une transformation sociale éloignée des dogmes de la compétitivité, de la rentabilité, de cette course effrénée aux profits.
- La cupidité, unique valeur de la finance et d’un patronat sûr de son emprise sur une classe politique dénuée de valeur et d’idéal, s’érige en programme politique et de société.
- Cette violence sociale ne connaît aucune limite. Les bénéficiaires de ce modèle n’accepteront jamais le moindre compromis. Ce modèle économique et social n’est pas amendable, il doit être détruit dans ses fondements et à sa racine.
- Aujourd’hui ici, et dans de nombreuses villes, l’espoir renaît. L’espoir de ne plus vivre dans la résignation, de ne plus se contenter des miettes que les puissants concèdent.
- Nuit Debout, les coordinations étudiantes et les organisations syndicales présentes aujourd’hui sont différentes. La culture, les pratiques, les fonctionnements sont différents, mais les aspirations sont communes et convergentes.
- Le mépris et la hargne contre cet espoir s’expriment à flot continu dans les rangs du Medef, du gouvernement, de la droite, de l’extrême droite, relayés par leurs chiens de garde dans l’ensemble des médias. Ils sont le passé, nous sommes l’avenir.
- La colère qui nous anime n’est pas destructrice, elle s’appuie sur une force constructrice fidèle aux valeurs fondamentales qui ont construit la République.
- Cette semaine, de nombreuses initiatives ont permis d’autres actes symboliques forts. S’emparer de lieux de culture pour laisser libre cours aux échanges, à la réflexion, aux revendications, à de nouveaux projets… C’est une véritable bouffée d’oxygène. Eh bien nous vous proposons de faire de même devant les sièges éditoriaux, les rédactions, les médias…
- Des initiatives similaires en direction des entreprises, favorisant les échanges avec les salariés, doivent se multiplier afin d’amplifier les convergences de luttes.
- Apprendre à se connaître et à échanger reste le meilleur moyen de « faire peur à l’oligarchie, de faire reculer le pouvoir ».
Jonction et convergence, c’est maintenant ! Nos propositions :
- Mettre nos moyens de communication (affiches) au service de Nuit Debout
- Se réapproprier les places mais aussi le cœur de l’exploitation capitaliste : les entreprises. Nous organisons par exemple le 19 mai à l’entreprise POP (imprime une partie des quotidien nationaux), avec Info’Com-CGT et OMOS (Observatoire de Mouvements de la Société), un débat sur le thème de l’appropriation des moyens de production.
- Projet de manifeste commun pour la jonction entre forces syndicales et Nuit Debout
POUR QUE LE JOUR SE LÈVE
Le jour, on refuse de se coucher devant la loi Travail.
La nuit, on y voit plus clair, parce qu’on reste debout.
Nous avons en commun ce qui nous a poussés à nous lever. Ensemble, restons éveillés :
Au bout de la nuit, la fin de la loi Travail, une étape nécessaire mais insuffisante.
À la pointe du jour, l’expression d’une énergie issue des places de France remet en cause l’ordre établi qui réduit au silence, les exclus et les exploités
Un commencement est toujours d’une délicatesse extrême, ce mouvement essentiel où l’imagination s’empare du désir de lendemain et grippe la machine à servitude.
Construisons la jonction entre l’indignation nocturne des places et l’action de jour des salariés groupés en syndicats. Chacun devrait-il rester à sa place ? Non : pour le droit du travail et le projet d’une République sociale, tout le monde doit prendre place dans ce qui vit aujourd’hui. « On vaut mieux que ça. » Passons la « nuit debout ».
Cette jonction n’est pas récupération. C’est juste une précaution pour que la belle énergie déployée prenne corps et se diffuse partout dans le pays.
Plus de place pour l’indignation en marche, plus de marcheurs contre la loi travail, additionnons nos forces, multiplions nos actions pour l’émancipation de chacun et pour la transformation sociale.
Enfin pour ceux qui veulent nous connaître davantage, voici notre plaquette « Engagés pour un syndicalisme vivant » : http://infocomcgt.fr/quisommesnous/item/engages-pour-un-syndicalisme-vivant