Publihebdos : compte-rendu Info’Com-CGT du SSCT et CSE du 8 septembre 2021
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Mercredi 8 septembre 2021, à Rennes, les représentants du personnel de Publihebdos ont participé le matin à la commission SSCT (Santé et sécurité au travail) et l’après-midi au CSE (Comité social et économique). Compte rendu des élus Info’Com CGT et morceaux choisis.
Après Paimpol et Toulouse, un autre site va bientôt déménager. À Falaise, la rédaction rejoint les locaux de Ouest-France d’ici la fin de l’automne prochain. Ce déménagement concerne un journaliste et un commercial. Pour le Pays d’Auge à Deauville, la direction a promis de réétudier la possibilité de déménager la rédaction dans les locaux de Ouest-France à Trouville. Une demande avait déjà été faite il y a quelques années, en vain.
À la suite du départ du médecin du travail l’an passé, qui était l’interlocuteur privilégié des élus pour tout ce qui est questions de santé et sécurité au travail, Ouest France est toujours en phase de recrutement. Selon la direction de Publihebdos, un candidat serait en phase finale de recrutement, pour un poste à pourvoir d’ici la fin de l’année, en espérant que cette candidature aboutisse. Rappelons qu’une candidate avait été trouvée au printemps, mais elle aurait finalement refusé le poste. Le recrutement d’un deuxième médecin du travail est vraisemblablement toujours d’actualité. Si ce projet n’aboutit pas, le plan B consiste à adhérer à un service de santé au travail extérieure. « Mais le plan A est préférable pour le suivi des dossiers » confirme le DRH de Publihebdos.
Nous avions demandé un tableau récapitulant les effectifs au sein des rédactions d’Actu, avec le nombre de journalistes, le type de contrat de travail (CDD, CDI, pigiste), le responsable hiérarchique, le lieu de travail (télétravail, coworking, bureau, autre). La direction nous a bien fournit ce document, mais avec des erreurs… Et des oublis ! Nous attendons donc avec impatience un tableau complet afin de pouvoir connaître et comprendre ces salariés qui sont géographiquement isolés.
Le 23 juin dernier (VOIR Compte rendu Info’Com-CGT du CSE du 23 juin 2021) nous alertions la direction sur des cas d’épuisement professionnel dans les rédactions « verticales » d’actu.fr notamment dans les dernières créées dans le Sud-Est — La direction avait minimisé le problème mais avait promis de réfléchir à une nouvelle organisation pour alléger la charge de travail des localiers. La direction nous a présenté un bilan de rentrée : « tous les journalistes sont partis en congés cet été à tour de rôle, l’éditeur Pierre Chemel est arrivé sur place et a installé son bureau à Lyon dans le même espace de coworking, il n’y a plus de permanence le week-end, et un journaliste à temps partiel est en cours de recrutement pour assurer l’ultra-chaud du week-end, sur l’ensemble du territoire ».
De notre côté, nous avons pu constater que le mal-être des salariés est toujours présent : la plupart, pour qui actu.fr est souvent leur première expérience professionnelle, sont déjà « blasés » par le métier, à Actu où faire du terrain n’est pas la priorité, (mais faire de l’audience oui !). Nous avons pu débattre de ces aspects-là, sans être expédiés par la direction cette fois-ci (VOIR notre communiqué du 23 juin 21 : « Circulez, il n’y a rien à voir ! Le dialogue social à Publihebdos se dégrade »). Sans doute la présence de l’inspectrice du travail qui s’est invitée à la réunion de la commission SSCT le matin, a permis de confronter les points de vue divergents que nous avons avec la direction sur le management de ces « verticaliers ».
Toujours est-il que Philippe Rifflet, directeur délégué, a également annoncé le recrutement en cours d’un rédacteur en chef pour la zone sud-est. Il sera installé dans le coworking à Lyon : « on a une bonne piste ». Le DRH David Deffains a reconnu qu’il fallait « aboutir à un modèle d’organisation » : « on est bien conscient que c’est plus compliqué de s’implanter quand on n’a pas de base. On mène actuellement une réflexion plus globale sur le déploiement d’Actu ».
Les élus Info’Com se réjouissent que la direction en prenne conscience, même si les choses ont été faites à l’envers : on cherche de la main-d’œuvre bon marché ; une fois qu’on l’a, qu’on l’a testée et épuisée, on réfléchit ensuite à une organisation du travail. Selon nous, il aurait été plus logique de commencer par créer une base avec un rédacteur en chef, recruter des journalistes et ajuster ensuite si besoin. Nous nous félicitons néanmoins qu’un rédacteur en chef arrive bientôt, huit mois après le lancement des nouvelles verticales de l’Est.
Concernant les « deskeurs » qui ont des horaires de travail, selon s’ils sont du matin ou du soir : il y a débat. Selon nous, un journaliste en forfait jours ne peut pas avoir des horaires de travail fixes. Pour la direction, il n’y a pas d’incompatibilité, même si l’inspectrice du travail est allée dans notre sens. Nous demandons que ces salariés soumis à des horaires de roulement de travail ne soient plus soumis au forfait jour, mais travaillent 39 heures par semaine, puisqu’ils ne bénéficient pas de la même autonomie d travail ni de la même liberté d’organisation personnelle que les journalistes en forfait jour dans les hebdos par exemple.
Concernant la charge de travail, que nous dénonçons aussi dans les verticales, la direction continue de nier : selon elle, elle n’impose pas directement des objectifs d’audience quantifiés. Ce qui vient en contradiction avec la réalité : les journalistes subissent des pressions, même indirectes car souvent insidieuses, de la part du management. C’est un fait et nous demandons expressément à la direction d’inclure dans ses réflexions globales d’organisation d’Actu, la notion d’intérêt journalistique, pour redonner du sens au travail sur le web.
Nous rappelons également à la direction qu’un contrat en alternance n’est pas adapté à un journaliste isolé en verticale, qui plus en CDD. Un alternant est là pour apprendre le métier, demande du temps d’accompagnement, et n’allège donc pas la charge de travail d’un salarié seul dans sa verticale, surtout quand les deux travaillent à leur domicile. L’inspectrice du travail a aussi émis des doutes sur l’emploi de CDD dans la création de verticales : pour la direction, il s’agit de CDD recrutés pour « surcroît d’activité ».
La seule salariée de la rédaction de ce titre étant en arrêt de travail, la direction annonce avoir recruté un CDD au 1er septembre, avec toujours un appui de la rédaction de Côté Rouen. Au retour de la journaliste, la direction envisage de maintenir le CDD est poste pour soulager le retour de la salariée, « en lien avec la médecine du travail ».
Avec mise en place de la phase expérimentale du télétravail (voir plus bas), quid de l’accident du travail ? Comment sera-t-il défini ? La direction explique que c’est la charte du télétravail écrite pendant la crise sanitaire qui fera foi. En cas de chute au domicile par exemple, « on regardera les conditions de l’accident et l’heure à laquelle il est intervenu » explique le DRH. L’histoire ne dit pas encore ce qu’il en est pour les salariés en forfait jour, normalement non soumis à des heures fixes…
À noter par ailleurs que la direction fait bien la distinction entre télétravail et travail en mobilité : un journaliste qui rentre chez lui écrire après un reportage pour des questions de commodité n’est pas considéré comme un salarié en télétravail.
Aucun salarié de Publihebdos n’est aujourd’hui soumis au pass sanitaire dans les locaux de l’entreprise. Nous avons demandé la position de la direction dans le cas de journalistes non vaccinés qui refuseraient de se rendre sur un lieu de rendez-vous où le pass sanitaire est exigé, d’autant qu’après le 15 octobre, les tests seront payants. « On réfléchit à une éventuelle prise en charge provisoire des tests » annonce le DRH. Mais cette possibilité devrait être limitée à une ou deux semaines pas plus, le temps de laisser l’occasion au salarié de se mettre à jour. « On ne veut pas se positionner, on veut laisser du temps » a rappelé David Deffains.
Pour les journalistes qui refuseraient systématiquement de se rendre sur le terrain où il est demandé un pass, la direction indique que la mission d’information prime. « En cas de difficultés ou de tensions au sein des équipes, le journaliste sera reçu par son supérieur hiérarchique. Si aucune solution n’est trouvée, il sera reçu par le service RH et il sera envisagé une suspension du contrat de travail ». Les élus CGT ont rappelé qu’une solution de reclassement peut être envisagée comme le prévoit la loi, avant d’en arriver à une suspension de contrat. La direction précise que dans les alternatives, il peut être aussi demandé la prise de congés.
La direction rappelle par ailleurs qu’au sein des locaux de l’entreprise, le port du masque reste obligatoire quelle que soit la situation vaccinale des uns et des autres « que nous n’avons pas à connaître ».
Vaucluse, Var, Hautes-Alpes, Savoie, Deux-Sèvres, Haut-Rhin. Tous ces départements font l’objet d’un test depuis cet été. Deux CDD ont été recrutés pour alimenter ces nouveaux départements actu.fr. Nous leur souhaitons la bienvenue. Bien entendu, les élus n’ont pas été informés de ces projets. Tout s’est fait en secret. C’est devenu une habitude de la part de la direction et cela porte un nom : de l’entrave au bon fonctionnement des syndicats. Le cas s’était déjà présenté concernant Actu Perpignan qui vient d’être officiellement créé. Malgré nos plaintes, nous n’obtenons toujours pas les informations.
Tout autre projet : Actu Luxembourg qui est à l’étude, si l’on en croit ce que l’on a bien voulu nous communiquer. Une journaliste a déjà rejoint Lorraine Actu dans l’optique de cette création. Bienvenue également à elle. Les sujets de cette nouvelle verticale concernent surtout les frontaliers.
C’était l’objet d’un tract en mars 2021 : le télétravail n’a pu faire l’objet d’un accord à Publihebdos. Notre organisation syndicale regrettait alors que la direction refuse un dédommagement proportionné des frais liés au télétravail (chauffage, électricité ou encore abonnement internet). En outre, le nombre de jours inclus dans le forfait proposé par le DRH (20 jours) était très insuffisant par rapport au niveau des négociations dans les autres entreprises de presse, notamment Ouest-France. La direction a cependant souhaité mettre en place une phase d’expérimentation sur la question, du 13 septembre au 31 décembre. Les salariés pourront donc (sous réserve de validation de la hiérarchie) saisir jusqu’à 9 jours télétravaillés via le logiciel Kelio. Apparaîtra le code « TLTR » pour le télétravail normal, « TLTO » pour les femmes enceintes (le site n’est pas encore paramétré mais il le sera très bientôt). En outre 2,50 € (pour les frais) seront versés pour chaque journée télétravaillée. Notez que ces versements ne tomberont pas sur la paie versée en septembre mais à partir de fin octobre.
Depuis la crise liée au Covid-19, Hebdocom a réduit la voilure : sur le terrain, tous les postes ne sont pas pourvus. Lorsque nous l’avons interrogé à ce sujet, Francis Gaunand a assuré que tous les portefeuilles avaient été conservés. Quoi que le PDG de Publihebdos annonce un mois de septembre sans réelle reprise du point de vue des revenus publicitaires, il assure que l’entreprise Hebdocom « cherche à pourvoir l’ensemble des postes qui sont disponibles malgré une grosse tension sur l’emploi des commerciaux en France. ». Cinq à six recrutements seraient en cours.
Devant le CSE, Benoît Canto (éditeur-chef du projet actu) a fait le point, six mois après la création de trois journalistes editing. Pour rappel, ces collègues font « le lien entre les rédactions, au niveau local, à l’échelon régional et jusqu’au desk à Rennes ». Pour davantage d’échanges avec les locales, l’éditeur envisage des rencontres sur le terrain. Le poste de journaliste editing pour la Normandie est toujours ouvert.
Le programme de formation 2021 a été mis en suspens au 2e trimestre. Les salariés ont dû recevoir un mail partagé par les éditeurs avec les mêmes thématiques proposées. « En fonction des retours, nous fixerons les priorités pour les trois prochains mois », a renseigné le DRH David Deffains.
Tous les salariés constatent que notre boîte mail Outlook est insuffisante. Une nouvelle interface Outlook, avec plus de mémoire, va être installée sur nos postes informatiques. La bascule devrait intervenir « entre novembre et décembre 2021 », selon Philippe Ducept (directeur délégué du groupe). De son côté, Hebdocom bénéficie déjà de ce nouvel outil depuis le printemps 2021.
Un nouveau gratuit Publihebdos fait son apparition dans la ville de Montpellier. Il sera lancé au mois d’octobre, sur le modèle de Côté Toulouse. L’équipe comprendra une cheffe d’édition, un journaliste et un commercial, et travaillera dans un espace de coworking à proximité du centre-ville. Ce titre sera imprimé et monté à Cavan dans les Côtes-d’Armor. Il s’agira d’un hebdomadaire qui paraîtra le mercredi (jour de marché) avec une diffusion évaluée entre 30 000 et 40 000 exemplaires.
Il y a du changement à la direction générale de Publihebdos. Philippe Ducept part à la retraite prochainement. « J’en profite pour réorganiser les choses différemment et nommer un directeur général adjoint, ‘un numéro 2’ en quelque sorte », a expliqué Francis Gaunand. En l’occurrence, il s’agira de Laurent Gouhier, qui occupe actuellement le poste de directeur délégué de la Presse de la Manche. Ce dernier entre en fonction le 1er janvier 2022. « Il va pouvoir m’assister dans tout ce qui est relation avec les éditeurs et les directeurs délégués. Il aura en charge la partie régie publicitaire et aura (encore) un œil sur la presse de la Manche. Francis Gaunand a précisé qu’il était âgé d’une cinquantaine d’années : « on se connaît bien, c’est quelqu’un avec qui on travaille depuis cinq ans et avec qui on partage des valeurs ».La direction a de même annoncé le départ en retraite fin octobre de l’éditrice Bénédicte de Chivré. Elle sera remplacée par Thomas Martin. Pour l’ancienne zone Nord de l’éditeur Pierre Chemel, parti gérer la zone Actu du Sud-Est, un recrutement serait toujours en cours. Pour l’heure, c’est toujours le directeur délégué Philippe Rifflet qui assure l’intérim.
Avec le déploiement de l’outil éditorial Melody, le relevé des honoraires des correspondants ne sera plus manuel. La direction indique qu’il sera difficile d’harmoniser les tarifs et le mode de calcul, diffèrent selon les titres. Les élus Info-com ont demandé s’il était envisageable d’harmoniser les tarifs des correspondants. Sur cette question de la réévaluation des tarifs honoraires des correspondants, Francis Gaunand a répondu : « je suis toujours ouvert à ce qu’on puisse travailler sur une évolution des barèmes, mais pas à l’aveugle. Les correspondants n’apportent pas tous la même chose ».